Je viens de sortir de l’aéroport de LAX, j’étais en voyage scolaire, je ne pouvais pas être plus heureuse. J’avais toujours rêvé de visiter les États-Unis et mon lycée m’en donnait la possibilité. Une fois les premières visites obligatoires, nous avions quartier libre, folle de joie d’être là je voulais en profiter au maximum contrairement à ma meilleure amie qui elle voulait surtout profiter de son lit aujourd’hui. Contre toute attente, je me suis préparée pour partir à la découverte si merveilleuse. Le soleil était toujours au rendez-vous malgré que l'on soit en fin d’année. Vêtue d’un short en jean, d’un tee-shirt noir ample, de mes converses basses noires et du minimum pour survivre seule je partis dans la grande ville.  Très vite j’arrivais au bord de la plage, j’étais seule, heureuse je commençais à prendre des photos, je ne savais pas encore que ces instants étaient les derniers où je verrais la plage pour la dernière fois. J’étais entrain de fumer quand je sentis quelqu’un me tirer en arrière, j’étais tétanisée, mais à ce moment-là, j’ai compris que cela allait devenir encore pire.Je sentais la voiture rouler, j’avais un bandeau sur les yeux, j’étais terrifiée pourtant, je ne pouvais ni crier ni bouger. Mon cerveau était engourdi, je ne pourrais pas dire ce que j’ai ressentie à ce moment précis, mais au fond de moi je savais que je ne reverrai sûrement jamais ma famille et que mon corps allait faire l'un des journaux sordides. Nous avons roulé, encore et encore cette période m'a paru durée une éternité. Jamais au grand jamais je n’aurais pu penser que cela m’arriverait un jour, cela ne se passe que dans les téléfilms et pas dans la vraie vie.

Il faisait froid, il faisait noir, une odeur de renfermée venait de partout autour de moi. Quand la personne m’enleva enfin ce bandeau de sous les yeux, j’étais dans un sous sol miteux avec une seule lucarne si petite que je ne pouvais presque pas voir le jour. « C’est ici que tu resteras pour commencer, le matelas là-bas c’est ton lit, tu as une couverture sur l’étagère. Je viendrai pour te donner de quoi manger et boire et l'on avisera après. » Sa voix était si stricte, si pleine de colère que je ne fis que hocher la tête et allai directement m’installer sur le matelas à moitié moisi se trouvant dans un coin de la pièce. Il partit très vite et c’est à ce moment que les larmes commençaient silencieusement à couler. Je ne sais pas combien de temps je suis restée sur ce matelas la tête entre les jambes mais la porte s’ouvrit et les escaliers grinçaient sous son poids. J’essayais de me faire la plus petite possible dans le coin du mur, mais, c ‘était peine perdue, je ne savais pas ce qu’il me voulait, il avait un plateau à la main. Il le posa sur la petite table avant de s’approcher de moi et de se mettre à ma hauteur. Il me caressa les cheveux et j’eus un mouvement de recul, « Je ne te veux pas de mal, toi et moi allons devenir inséparables, bientôt c’est toi qui me supplieras de rester avec toi. Tu as ton repas sur la table, je repasse dans vingt minutes récupérer le plateau et il a intérêt d’être vide. » sur ce il repartit comme il était venu. Je n’avais rien mangé depuis, je ne sais pas combien de temps, pourtant j’hésitais, cet homme avait l’air d’être instable et surtout dangereux. Je m’approchais doucement du plateau et le regardai de plus près, il y avait un bout de pain, un verre d’eau et un truc qui ressemblait vaguement à de la purée. Je pris la décision de manger, mais, à vrai dire c’était m’hydrater que je voulais le plus. Je me sentais ailleurs, ma tête tournée, j’avais besoin de m’allonger, cela devait le contrecoup, mon cerveau commencer à analyser que je m’étais fait enlever par un fou furieux et que je ne savais pas ce qu’il attendait de moi. La porte s’ouvrit de nouveau, il était là et il souriait, cela n'annonçait rien de bon. Il s’approcha de moi et vérifia le plateau et me regarda, « tu as été une gentille fille, tu as tout mangé, tu te sens un peu bizarre? C’est normal le sédatif doit faire un peu effet maintenant, il fallait que tu te laisses faire pour commencer la prochaine étape pour construire notre famille ». Je ne comprenais pas ce qu’il voulait, j’aurais voulu pouvoir m’enfuir mais mon corps ne me répondait pas, c’était comme s'il était devenu indépendant de mon esprit. Il prit mon bras et la dernière chose que je me rappelai de ce soir-là, c’était l'aiguille entrante de mon bras. Ici les jours se remblaient tous, je n’avais plus aucune notion du temps. Je n’étais plus qu’une épave, qu’il avait pu façonner à son image. Plus le temps passait, plus j’avais confiance en lui, il était la personne qui prenait soin de moi quand j’étais malade, qui me nourrissait est surtout celui grâce à qui j’avais ma dose quand j’en ressentais le besoin. Il était celui qui me donnait une correction quand il le fallait, celui qui me faisait devenir une femme docile.  Il était devenu indispensable à ma vie, j’avais besoin de savoir que je faisais tout pour lui faire plaisir, plus il était satisfait plus, je pouvais avoir des livres, seul moyens de s’échapper de cette solitude n’ayant pas Internet ni la télévision. Je ne pourrais pas dire quel jour nous étions mais, je savais que j'avais maintenant 24ans.