(un) le skate, c'est un truc qui le passionne. il a mit des années avant de réussir à rouler correctement, sans tomber à chaque virage. mais il aime ça adrian. se retrouver debout sur cette planche, laissant les quatre roues glisser sur le bitume, marquant des accoups à chaque rencontre avec un caillou. son corps a souvent été marqué à cause de cet engin de malheur comme le surnommait sa mère. ses coudes, des genoux et son crâne s'en souviennent encore. (deux) une chute l'a conduit à l'hôpital. il devait avoir autour de sept ans quand il est tombé à la renverse sur sa planche. la tête la première. il est rentré à la maison après, du sang venant tâcher son cuir chevelu et quelques gouttes venant parsemer son haut de couleur. ses parents n'ont jamais eu aussi peur qu'à ce moment là. parce que adrian, il avait mal, mais il ne disait rien. il n'avait pas décroché un seul mot depuis qu'il était rentré. sûrement encore un peu sonné. (trois) la famille mills est assez banale en soit. deux enfants. des parents aimant et s'aimant comme au premier jour. le papa, james, cinquante-deux ans cette année, bossant au sein d'une petite entreprise du coin. la maman. le cœur et l'âme de la famille. ana. quarante-sept ans cette année. institutrice à l'école maternelle en ville.  (quatre) adrian, il a une petite sœur. de deux ans sa cadette. c'est sa princesse. réellement. parce que même s'ils se tiraient continuellement dans les pattes étant gosse, ils tiennent l'un à l'autre. l'amour fraternel. adrian, il en fait souvent trop avec elle. lui, il aurait aimé la voir devenir bonne sœur. promettant fidélité à une entité quelconque à laquelle lui ne croit même pas. mais simplement pour être sur qu'elle ne fasse pas de conneries. pour qu'elle ne fréquente pas de garçons aussi. qu'elle s'en tienne éloigné. mais finalement, c'est elle qui se retrouve à s'afficher officiellement au bras de jasper. parce qu'elle s'est proposée pour lui sauver la mise quand le père canterbury a souhaité que son fils lui présente une fille. parce que la gamine, elle est au courant pour jasper et adrian. à force de fouiner partout, elle a finit par les prendre la main dans le sac. ou plutôt la langue dans la bouche. (cinq) jasper et adrian, ça date du bac à sable. ils se sont retrouvés dans la même école primaire, dans la même classe, évidement. alors à force de se retrouver dans le même coin dans la cour de récré, ils ont sympathisé. ça a même du commencer par un tour de vélo dans la cour. et depuis, ils ne se sont jamais quittés. jamais l'un sans l'autre. une amitié sans faille. une amitié qu'on pouvait jalouser. solide. à l'épreuve de tout. sauf que finalement, ça a fini par être plus que de l'amitié. jasper, ce n'est finalement plus uniquement le meilleur ami d'adrian. non, c'est son meilleur ami, son amant, son amour. son tout. (six) leur amitié à commencé à se teinter légèrement à partir de leur quatorze ans. quand lors d'une nuit ensemble, c'est allé trop loin, sûrement. un baiser. quelques caresses pas si innocentes que ça. la première étape était franchie. la seconde, ça a été à leur seize ans. une soirée trop arrosée. le taux d'alcool dans le sang bien trop élevé. et il n'a fallu que ça pour que cette nuit là, leurs corps ne fasse plus qu'un. c'est d'ailleurs l'un des seuls moments de la soirée dont adrian se souvenait le lendemain. mémoire sélective diront certains. jasper et adrian, ils sont en couple depuis six ans maintenant. ça dure entre eux. même si quasiment personne n'est au courant de ce qui se passe entre eux. parce que jasper, il n'est pas prêt. pas encore. (sept) adrian, c'est un mystère pour beaucoup. parce que personne ne sait vraiment son orientation sexuelle. il n'a jamais caché son attirance pour les hommes. n'en voyant simplement pas l'intérêt. mais durant son adolescence et jusqu'à ses dix-huit ans, on pouvait sans trop de souci le trouver avec des filles. personne ne sait vraiment ce qu'il se passait avec ces filles. parce que adrian n'a jamais rien dis. tout comme ces demoiselles. adrian, il s'en est amusé. beaucoup. beaucoup trop peut-être. parce qu'au final, il ne s'est jamais rien passé. il a juste laissé quelques personnes se faire des films. dans leur coin. avec des informations montées de toute pièce. adrian, il a mis au courant ses parents de son attirance pour les hommes. parce qu'il savait qu'il pouvait leur en parler. à ses dix-sept ans, le sujet avait été mis sur la table lors d'un repas de famille. un dimanche midi. il angoissait tellement qu'il avait du mal à trouver ses mots. et sa mère s'était mise à rire de la situation une fois les quelques mots enfin prononcés. (huit) le jeune homme, il souhaite avoir une famille un jour. une vraie famille. se marier et avoir des enfants. il a encore le temps. ils ont encore le temps. mais de temps en temps, ça lui traverse l'esprit. parce que finalement, ça fais un moment qu'ils sont ensemble avec jasper. et que forcément, on finit par voir plus loin. par imaginer un futur plus ou moins proche. pourtant, adrian, il ne fait pas partie de ces personnes qui vont sortir dans la rue pour manifester pour la cause des minorités sexuelles. s'il s'y trouvait, il finirait très certainement au commissariat après chaque manifestation parce qu'il aurait eu le malheur de tomber sur des individus contre l'obtention de telles droits, qui vont pourtant de soit. il perdrait trop vite patience face à ces personnes. les mots dépasseraient peut-être un peu les pensées. et peut-être que ses poings finiraient par remplacer ses mots. (neuf) la vente. c'était pas vraiment un domaine où adrian se voyait évoluer professionnellement. c'était pas son projet en tout cas. non, lui, depuis qu'il est gosse, il voulait bosser dans l'univers du sport. devenir coach sportif, gérer une salle de sport. mais non. il se retrouve simplement à vendre des éléments en rapport avec le sport. mais étrangement, ça lui plaît. le contact avec les acheteurs n'y étant sûrement pas pour rien. il aime ça. le relationnel. le fait de ne jamais s'ennuyer. avoir toujours quelque chose à faire. un truc à ranger. un client à conseiller. adrian, il pensait exercer ça pendant quelques mois. tout au plus. mais finalement, non. il en vient même à s'imaginer continuer ce boulot encore des années. jusqu'à ce que quelque chose d'autre lui tombe entre les mains. (dix) adrian et le sport. ça remonte à loin. trop loin. à ses premiers pas quasiment. le gosse, il a quasiment su courir avant de savoir marcher en fait. le jeune homme, il aime le sport. en général. mais il a évidement des sports qu'il préfère pratiquer. la boxe d'abord. pouvoir se vider la tête quand il est sur les nerfs. laisser ses poings heurter un sac de sable pendant de longues minutes, jusqu'à ce que son épiderme prenne une teinte plus vive. jusqu'à ce que les muscles de ses bras deviennent douloureux. après la boxe, vient la course. courir le matin, à l'aube, ça lui plaît bien. essayer de d'échapper au soleil. courir jusqu'à en avoir le souffle court. le sport, ça lui permet de tester les limites de son corps et ça au quotidien. (onze) l'école, ça n'a jamais été son truc. pourtant avec une mère institutrice, il n'a pas eu d'autre choix que de faire quelques efforts. de temps en temps. essayer de se rapprocher de la moyenne, continuellement. sa mère, elle a tout fait pour l'y aider. ils ont passés des heures sur la table de la salle à lire, relire et re-relire des cours. se prendre la tête sur divers exercices qu'il avait à faire pour le lendemain. mais adrian, il n'a jamais vraiment essayé de faire de gros efforts. il se contentait du minimum. du stricte minimum. rien de plus. rien de moins. l'école, c'est trop stricte. trop encadré. adrian, il refusait de rester trop longtemps assis sur une chaise, à écouter un quelconque professeur lui dicter un cours. il se dissipait trop facilement. une mouche. un oiseau. un coup de vent. un crayon. tout semblait plus intéressant. (douze) adrian, ce n'est pas le genre de gars à crier au scandale en voyant un sac plastique sur le bord de la route. ni même à crier après ses voisins en ne les voyant pas trier leurs déchets. non, il s'en tape de tout ça. pourtant, il adore la nature. passer des heures sur le haut d'une plaine à observer la vue en contrebas. se retrouver au beau milieu de diverses fleurs à profiter de leurs odeurs. paradoxalement, il est bien loin d'avoir la main verte. il déteste le jardinage et le peu de plantes qu'il a eu ont finit par mourir à petit feu avant de rendre leurs feuilles après quelques jours seulement. trois ou quatre. il finissait pas trop les arroser ou simplement oublier leur existence. les odeurs artificielles des plantes, des fleurs, ça lui convient parfaitement pour son domicile. (treize) il a quitté le domicile familial depuis quelques temps. il a prit son envol adrian. dès qu'il l'a pu. dès qu'il a eu une situation financière stable surtout. alors il loue un appartement dans le centre. au-dessus d'un petit commerce. c'est pas un palace. loin de là. mais ça lui suffit amplement. c'est assez grand pour lui. et pour jasper quand il passe le voir. il l'a aménagé à ses goûts, alors il s'y plaît bien. c'est son nouveau cocon surtout. l'endroit où il va pour être coupé du monde. pour se couper du monde. être au calme. se reposer. (quatorze) même si adrian est passionné de sport et en pratique un certain nombre d'heures par semaine, il est loin de se priver à côté. du moins pas sur la nourriture. la nourriture, c'est sacré pour lui. réellement. il passe ses journées à manger. des trucs plus ou moins sains. en passant de fruits à des friandises quelconques. le jeune homme, il ne s'empêche pas de manger des cochonneries. de manger quelques hamburgers. se gaver de frites. il mange ce dont il a envie. d'ailleurs sur la nourriture, c'est bien le seul point sur lequel il n'est pas difficile. il mange de tout. enfin, il mange tout surtout. mais la seule chose à laquelle il ne pourrait pas renoncer, c'est la viande. la mode vegan, ça lui passe complètement au-dessus. mais à des milliers de kilomètres au-dessus de sa tête. (quinze) adrian, il a récemment adopté une boule de poils. de six mois. un chien. un chiot plutôt. un berger allemand. un chiot que quelqu'un avait soigneusement abandonné alors qu'il ne devait pas être plus âgé qu'un ou deux mois. même pas encore totalement sevré. un refuge l'a recueillit. et adrian est passé par là juste après. il devait juste faire un tour. regarder les quelques animaux, mais il ne devait pas craquer. au pire des cas, il devait simplement caresser certaines boules de poils. rien d'autre. et finalement, boo était là. boo, c'est un nom que adrian a trouvé d'un coup. comme si c'était une évidence.

PSEUDO/PRENOM : spf. AGE : dix-neuf. SCENARIO OU INVENTE : scénario de jasper.     VOS IMPRESSIONS SUR MH : c'est doux. COMMENT AVEZ-VOUS TROUVE LE FORUM : bazzart.